Instruments du Moyen Âge européen 1/3
Ce PAE met en valeur les instruments utilisés en Europe entre le Xe et le XVe s. Des musiciens et des chercheurs relatent leur histoire, leur fonctionnement, parfois leur fabrication. Il est le résultat de travaux menés par l’équipe pluridisciplinaire d’APEMUTAM (Association Pour l’Etude de la Musique et des Techniques dans l’Art Médiéval) et l’occasion pour elle de faire une synthèse sur l’instrumentarium médiéval. Pour certains aspects, nous avons fait appel à des spécialistes reconnus qui signent leur participation. Chaque typologie instrumentale est dotée d'une présentation magistrale et de séquences de jeu indépendantes.
Textes, photos © Christian Brassy, Lionel Dieu 2008-2024. Vidéos © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2008-2022. Dernière mise à jour : 2 octobre 2024.
. Les sources documentaires
. Charavines-Colletière, un site médiéval…
. Acteurs & textes
. Les flûtes
. La flûte de Pan
. La muse
. Les muses au sac
. Les hautbois
. Cors et trompes
. La trompette
. Le rebec
. La vièle
. Le tambourin à cordes
. Le psaltérion
. La vielle à roue
. La guiterne
. La citole
. Le luth
. La vihuela
. La harpe
. La harpe à harpions
. Le clavicytherium
. Le clavicymbalum
. L'orgue
. Les tambours
. Les cloches
PAE associés
> Chants du Moyen Âge européen
> Les instruments de musique du psautier d'Utrecht
DOCU associé
PISTES PÉDAGOGIQUES
- Permanence. Trouvez les liens organologiques entre les instruments du Moyen Âge et ceux de l'orchestre philharmonique.
- Visite. Organisez la visite d'un orgue liturgique dans votre ville ou région.
- Composition. Composez un poème musical selon des règles imposées sur une mélodie existante ou à créer. Chantez-le avec un accompagnement (piano, orgue…).
- Allez plus loin avec les Éditions Lugdivine.
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Introduction
Les sources documentaires
Durée : 03:20.
La séquence pas-à-pas, par Lionel Dieu
00:00 - L'iconographie et l'archéologie.
02:28 - Les textes.
Charavines-Colletière, un site médiéval immergé
Durée : 07:31.
La séquence pas-à-pas, par Éric Verdel & Lionel Dieu
00:10 - L'environnement du site du lac de Paladru, avec ses foulques.
00:25 - Éric Verdel, directeur du chantier de fouilles de Charavines-Colletière, décrit le site construit entre 1006 et 1009, et son contexte.
04:26 - Lionel Dieu évoque les instruments retrouvés sur le site de fouilles. Image de l'instrument original.
04:48 - François Lazarevitch joue une copie d'une muse simple trouvée sur le site.
05:03 - Lionel Dieu présente la muse double retrouvée sur le site. Image de l'instrument original.
05:13 - François Lazarevitch joue une copie de cette muse double.
05:41 - Lionel Dieu évoque les flûtes en os et Jeff Barbe en joue une reconstitution de sa fabrication.
06:05 - Lionel Dieu évoque les flûtes de Pan monoxyles.
06:13 - Patrick Kersalé improvise sur une reconstitution de cette flûte de Pan.
06:30 - Lionel Dieu évoque la découverte exceptionnelle d'un chevalet de vièle et de fragments de cors.
06:49 - François Moser prépare la cuisson de cors en terre.
06:56 - Christian Brassy démontre le jeu d'un cor en terre cuite.
07:01 - Lionel Dieu évoque la découverte d'une sonnaille (cloche de bétail) dans l'abri à bestiaux.
Acteurs & textes (12-13e s.), par Lionel Dieu
Durée : 09:23.
La séquence pas-à-pas, par Lionel Dieu
00:00 - L'iconographie et l'archéologie.
02:28 - Les textes.
Les vents
Les flûtes
La flûte de Serris, par Jeff Barbe
Durée : 05:41.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Jeff Barbe, facteur de flûtes, présente la copie d'un instrument du XIVe s. retrouvé dans le fossé de l’ancien château de Serris (Seine-et-Marne).
01:33 - Jeff Barbe démontre et explique la fabrication d'un tel instrument en sureau, bois naturellement creux.
La flûte à bloc
Durée : 01:56.
Cette chanson « N'aurai-je pas mieux », du compositeur anglais installé à la cour de Bourgogne Robert Morton (vers 1430–1479), est révélatrice de la complexité du répertoire polyphonique de la deuxième partie du XVe s.
De G. à D. : François Lazarevitch, Christophe Deslignes et Xavier Terrasa jouent une chanson à trois voix sur des flûtes (deux alti et une ténor) réalisées par Francesco Li Virghi.
Flûte & tabor
Durée : 01:31.
François Lazarevitch joue une chanson du XVe s. : « Filles à marier ». une évocation du jeu des ménestrels lorsqu'ils menaient la danse.
Le couple flûte - tambourin à cordes
Durée : 01:01.
Xavier Terrasa joue sur la reconstitution de la flûte de Serris évoquée plus haut. Il marque le rythme sur un tambourin à cordes (parfois appelé choron).
La flûte traversière
Durée : 01:37.
François Lazarevitch interprète la romance de Guillaume de Machaut « Tel rits au matin » sur une flûte traversière en sureau à six trous fabriquée par Jeff Barbe.
La flûte de Pan
Le frestel, par Pierre-Alexis Cabiran & Lionel Dieu
Durée : 04:06.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Présentation de la flûte de Pan monoxyle.
00:15 - Ensemble de firlinfeu, flûtes de Pan polycalames de la région du Lac de Como, au nord de l'Italie.
00:48 - Patrick Kersalé joue sur une copie de la flûte de Pan monoxyle de Jarvik-York (Royaume Uni).
01:04 - Présentation de la reconstitution de la flûte de Pan monoxyle de Chartres et démonstration musicale.
01:49 - Lionel Dieu évoque la découverte d'une flûte de Pan monoxyle sur le site de fouilles de Charavines-Colletière et nous livre sa version probable des faits qui ont conduit à son abandon au moment de sa fabrication. Anthologique !
03:04 - Pierre-Alexis Cabiran évoque la persistance du shiulet béarnais jusqu'au XXe s.
03:32 - Image et jeu de la gaita de amolador d'un rémouleur portugais (Nazaré, mars 1988).
Le frestel de Jarvik-York
Durée : 00:35.
Patrick Kersalé improvise une mélodie sur un petit frestel, fac similé d’un vestige retrouvé sur le site archéologique de Jarvik-York (Royaume-Uni).
Le frestel de Chartres
Durée : 00:55.
Pierre-Alexis Cabiran improvise une courte pièce sur le frestel à quatre trous qu'il a réalisé d'après l'iconographie de l’annonce aux bergers du portail de la Vierge de la cathédrale de Chartres (vers 1145).
La muse, l'art de la diversité, par Pierre-Alexis Cabiran
Durée : 06:37.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Présentation du principe général de la muse : un ou plusieurs tuyaux munis d'une anche simple.
00:56 - François Lazarevitch joue, avec la technique de la respiration continue, une petite muse simple (copie de l'instrument découvert à Charavines-Colletière).
01:12 - Pierre-Alexis Cabiran évoque la muse double (bicalame) en roseau et monoxyle.
01:53 - Jeu d'une petite muse double monoxyle (copie de l'instrument découvert à Charavines-Colletière).
02:21 - Présentation d'une muse avec un pavillon en corde de vache.
02:31 - Jeu d'une muse avec pavillon en corne.
02:49 - Présentation de la muse à capsule en corne.
03:05 - Jeu d'une muse avec pavillon et capsule en corne.
03:34 - Présentation de la muse à capsule en calebasse.
03:41 - Jeu d'une muse à capsule en calebasse.
04:11 - Présentation des différents types de muses avec leurs dénominations.
05:24 - Jeu d'une muse à capsule en calebasse avec bourdon.
05:48 - François Lazarevitch explique et démontre la technique de la respiration continue, ou respiration circulaire. Le niveau sonore de l'inspiration par les narines a été amplifié.
Fabrication d'une muse, par Pierre-Alexis Cabiran
Durée : 02:44.
La muse simple
Durée : 00:32.
François Lazarevitch improvise une courte mélodie sur un petit instrument en sureau refait d'après un vestige retrouvé sur le site de Charavines-Colletière (vers 1020).
La muse double
Durée : 00:45.
François Lazarevitch improvise sur la reconstitution de Pierre-Alexis Cabiran d’une muse double en chêne d'après un vestige retrouvé sur le site de Charavines-Colletière (vers 1020). Il utilise la technique de la respiration circulaire.
La musacorne
Durée : 00:35.
Cette muse, réalisée d'après la fresque de Pouzauges (Vendée) de la fin du XIIe s., possède un pavillon en corne qui assure une diffusion directionnelle du son et, par conséquent, une sensation d'amplification. Elle correspond parfaitement à la dénomination musacorne.
La musacorne à capsule en corne
Durée : 00:45.
Cette muse, reconstituée par Pierre-André Cabiran d’après celle mise au jour à Lund (Suède) XIe–XIIe s., possède un pavillon et une capsule en corne qui offre plus de confort à l’instrumentiste.
Les muses au sac (cornemuses), par Pierre-Alexis Cabiran
Les textes anciens attestent des termes muse au sac, sac à muse qui donneront bagpipe, sackpipa. La dénomination générique “cornemuse” n'apparaît qu'au XIVe s. chez Guillaume de Machaut. Cependant, les traditions locales lui ont préféré des appellations régionales plus proches de la réalité organologique, de l'apparence ou de la sonorité des instruments.
Dans la seconde moitié du XIIIe s., un bourdon s'ajoute à la muse au sac. Les textes parlent de muse au grant bourdon, muse au granz chalemel. La muse au sac sans bourdon prédomine toutefois jusqu'au XVe s.
Durée : 04:38.
La séquence pas-à-pas
00:00 - La muse au sac, aujourd'hui appelée “cornemuse”, est une muse (instrument à anche simple) montée sur une réserve d'air en vessie de porc ou de bœuf. Démonstration par Pierre-Alexis Cabiran.
00:59 - Une muse au sac peut également être une muse à laquelle on adjoint une réserve d'air en cuir cousue, avec tuyau d'insufflation, également appelé porte-vent. Démonstration par Pierre-Alexis Cabiran.
02:34 - Le réservoir peut également être fabriqué à partir d'une peau entière d'animal.
03:28 - On peut aussi connecter un bourdon (ou plusieurs, cas des grandes cornemuses écossaises) sur le réservoir ou plusieurs tuyaux mélodiques.
03:43 - François Lazarevitch joue une muse au sac à réservoir en cuir cousu.
La vesse
Durée : 00:54.
Les premières muses montées sur des vessies apparaissent vers 1170 dans les manuscrits anglais.
Pierre-Alexis Cabiran joue le Noël de Notre-Dame des Doms sur un instrument de sa fabrication.
La muse au sac sans bourdon
Durée : 00:35.
Cette muse au sac sans bourdon est une proposition de reconstitution de celle qui figure sur une lettrine du ms 1 de la Bibliothèque d'Arras. Musacorne sur poche, elle témoigne d’une des premières formes de muse au sac apparue dans le premier quart du XIIIe siècle.
La muse au sac à bourdon
Durée : 01:01.
Muse au sac à bourdon et poche cousue, proposition de reconstitution par Pierre-Alexis Cabiran d'après un détail du retable de la Vie de la Vierge. Musée des Antiquités. Rouen. L'instrument se trouve entre les mains d'un berger.
Après un bref prélude, François Lazarevitch interprète Venes apres moi, du Jeu de Robin et Marion ; Adam de la Halle. France, XIIIe siècle.
La muse double à capsule en calebasse
Avant de l’adopter sur la muse au sac, les musiciens ont placé un bourdon à côté de la muse. Ce modèle avec capsule en coloquinte figure sur une miniature du manuscrit de l'Escurial des Cantigas de Santa Maria (milieu XIIIe s.) Pour des raisons d’approvisionnement, Pierre-André Cabiran a utilisé une calebasse, attestée sur la fresque du château de Karltein (Tchéquie).
Le remplacement de la capsule en corne par une coloquinte ou une calebasse permet d'alimenter des anches plus grosses et des tuyaux plus longs à large perce. La quantité d’air nécessaire demande une maîtrise exceptionnelle de la respiration circulaire, ce que démontre François Lazarevitch.
Durée : 00:35.
Les hautbois, par Xavier Terrasa
Durée : 02:55.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Xavier Terrasa évoque l'histoire du hautbois, instrument à anche double ainsi que l'origine de ses différents noms, puis brève démonstration
01:15 - Évocation des ensembles alta capella dans lesquels prend place le hautbois.
01:35 - Évocation du hautbois à clés qui apparaît dès le XVe s. Il deviendra la “taille de hautbois” à la Renaissance et la “bombarde” de nos jours.
02:09 - Les associations instrumentales.
La cornemuse à hautbois
Durée : 01:21.
François Lazarevitch interprète une pièce extraite des Cantigas de Santa Maria sur une cornemuse à hautbois et bourdon. Le hautbois fabriqué par le facteur Francesc Sans pour un sac de gemecs (cornemuse catalane) est monté sur une outre confectionnée dans une peau de chèvre retroussée.
Tournage du tuyau mélodique d'une cornemuse
Durée : 05:44.
Pierre-Alexis Cabiran détaille et démontre le tournage du tuyau mélodique d'une cornemuse.
Alta capella
Ce type d'ensemble de hauts-instruments utilisé au XVe s. animait les cérémonies et les fêtes de plein air. Il ne comporte que des instruments à vent et à percussion. L’ensemble Joër est composé de quatre instruments :
- une chalemie, ou hautbois du XV-XVIe s. (Xavier Terrasa)
- une bombarde alto, de plus grande longueur et de perce différente de la chalemie. Cet instrument est sans doute un peu plus tardif (XVIe s.) - (Hervé Barreau)
- une trompette de ménestrel, comportant une coulisse (Gilles Rapin)
- un tambour frappé avec deux baguettes (Maxime Fiorani).
Durée : 01:25.
Cette pièce est une danse des dernières années du XVe s. : « Je suis d'Allemagne ». Son écriture polyphonique s'appuie sur trois voix alignées sur le même rythme.
Trio trompette de ménestrel, chalemie, bombarde
Durée : 02:17.
Les mêmes instruments que dans la séquence précédente, excepté le tambour, sont utilisés dans cette pièce : « Helas ! Ou sera pris confors » de Guillaume de Machaut (1300-1377). La trompette exécute des notes tenues sur lesquelles les deux hautbois développent une polyphonie complexe.
Trio trompette de ménestrel, chalemie, bombarde
Durée : 02:26.
Mêmes instruments que dans la séquence précédente dans un rondeau intitulé : « Ce jour de l'an ». Guillaume Dufay. Première moitié du XVe s. MS. Canon. Misc. 213 fol 17.
Cors et trompes, par Lionel Dieu et François Moser
Durée : 04:16.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Christian Brassy sonne un cor en terre au son aigu.
00:17 - Lionel Dieu. On connaît les cors essentiellement grâce aux fouilles archéologiques. C'est un outil de communication distante servant notamment à sonner les heures.
00:46 - Lionel Dieu évoque les divers types de cors et leurs usages respectifs avec démonstrations.
01:35 - Lionel Dieu parle des différents types d'embouchures : directe et cuvette rapportée. Il différentie les trois types d'instruments : cor, trompe et trompette.
02:21 - François Moser. Les trompes en terre retrouvées en fouille présentent des empreintes d'étoffe à l'intérieur, le plus souvent avec armure sergée (caractérisée par des côtes obliques régulières sur l'endroit). Description de la reconstitution d'une trompe en terre.
04:03 - Installation des trompes en terre crue dans un four en terre cuite. Allumage du feu par un enfant (la main innocente !) puis découverte des objets cuits à cette occasion.
La trompette, maniabilité et musicalité, par Gilles Rapin
Durée : 04:29.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Gilles Rapin présente la trompette naturelle droite, un instrument sans piston, et les différentes notes émises.
00:59 - Présentation de la trompette en “S” notamment jouée pour des fastes de la Cour de Bourgogne (démonstration), pour la guerre (démonstration de deux sonneries), pour accompagner d'autres instruments (comme bourdon). Par la suite, l'instrument sera replié sur lui-même, gagnant ainsi en maniabilité.
03:05 - Présentation de la “trompette de ménestrel” ou “trompette à coulisse”. Démonstration.
Corne, cor et trompe
Durée : 00:54.
Christian Brassy sonne successivement une corne évidée, un cor en terre confectionné d'après des modèles romans et une grande trompe en terre inspirée par divers vestiges et représentations des XIIIe et XIVe siècles.
Trompette de guerre
Durée : 00:32.
Gilles Rapin joue des sonneries de cavalerie notées au XVIIe s., mais probablement d'origine bien plus ancienne. Les diverses notes s’obtiennent uniquement par différentes positions des lèvres.