Percussions de l'oral à l'écrit 1/2


On pourrait classifier les percussions du monde en deux catégories : celles de l'oral et celles de l'écrit. Les premières sont utilisées dans les musiques dites populaires ou traditionnelles, les secondes dans la musique savante occidentale. Les percussions employées dans les orchestres symphoniques ou dans d'autres types d'orchestres savants (par exemple les Percussions de Strasbourg ou l'Ensemble intercontemporain) trouvent leur origine dans les traditions orales européennes et extra-européennes. Ce qui différencie un même instrument utilisé dans la tradition orale de celui joué dans la musique savante occidentale (écrite ou improvisée), c'est le contexte de jeu, le répertoire et les libertés d'exploitations techniques prises par les musiciens. Ce PAE est une passerelle idéale pour comprendre l'évolution des pratiques instrumentales et musicales. Quatre musiciens de talent contribuent à nous faire entrevoir le champ des possibles.

 

Textes, photos © Patrick Kersalé 2024. Photos, vidéos © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024, sauf mention spéciale. Dernière mise à jour : 8 octobre 2024.


SOMMAIRE


Introduction

Clavier végétal individuel

. Marimba

. Tambour de bois

. Xylophone

Clavier minéral individuel

. Carillon tubulaire

. Cencerros

. Crotales

. Glockenspiel

. Lithophone

. Sansula

. Vibraphone

. Vibraphone & Marimba

Gongs

. Gongs thaïlandais

. Gongs thaïlandais & cymbalettes

. Tam tam

Cloches et grelots

. Bell tree

. Bols chantant

. Cloches

. Grelots

Idiophones divers

. Castagnettes & cuillères

. Chimes

. Clave & Guiro

. Crécelle

. Flexatone

. Maracas

. Triangles

. Vibraslap

. Wood blocks & temple blocks

Batterie

Tambours divers

. Congas & bongos

. Darbuka

. Timbales

Tambours sur cadre

. Caisse claire

. Cool Drum

. Cool Drum à membrane bois

. Cool Drum à membrane métal

. Grosse caisse & cymbales

. Rototoms

. Tambour de basque

. Autres tambours sur cadre


PISTES PÉDAGOGIQUES

  • Recherche sur le site. Rechercher sur l'ensemble du site GEOZIK, à l'aide de l'outil RECHERCHE (la loupe dans les onglets du haut de la page d'accueil) les “PERCUSSIONS DE L'ORAL”.
  • Pratique rythmique. Avec de véritables percussions ou avec les objets à votre portée (tables, corps, mains, objets divers), improvisez des rythmes à plusieurs (polyrythmie).
  • Trouvez des percussions originales sur le site des Éditions Lugdivine.

Introduction

Les percussions présentées dans ce PAE regroupent des instruments “classiques” bien connus dans l'orchestre symphonique, mais aussi des outils sonores nouveaux utilisés dans les ensembles de percussions contemporains pratiquant un mélange de musique écrite et improvisée. Certaines d'entre elles comptent parmi les plus anciens instruments du monde, comme le lithophone ou, a contrario, sont de création récente. Nous avons créé des liens vers d'autres PAE lorsque les ressources sont disponibles.

Nous avons arbitrairement opté pour un classement alphabétique des médias vidéo. 

 

Jean-Luc Rimey-Meille, Sébastien Bonniau, Benoît Cambreling et Attilio Terlizzi nous proposent des séquences virtuoses originales, titrées, mettant en jeu les principaux représentants des deux grandes familles organologiques que sont les idiophones et les membranophones : xylophone, marimba, vibraphone, glockenspiel, lithophone, cloches tubulaires, crotales, cencerros, gongs, timbales, rototoms, batterie…

Lieu : Lyon. Durée : 01:20. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.



Clavier végétal individuel

Les “claviers végétaux” existent de longue date, principalement en Afrique et en Asie. Certains sont “éclatés”, c'est-à-dire que les éléments sonores sont répartis entre plusieurs individus. Ce type d'instrument dénote un système de pensée collectiviste. Le carillon de bambous éclaté des Kreung du Cambodge en est un parfait exemple. La réunion de ces mêmes éléments sonores en un instrument compact marque une volonté de certains individus ou groupes sociaux de produire seul une musique équivalente, c'est par exemple le cas du xylophone de bambou des Jarai du Cambodge. En Afrique subsaharienne, les claviers végétaux les plus connus sont les xylophones sur cadre à résonateurs en calebasses et sur fosse. 

 

Marimba

Le marimba dérive des xylophones africains à résonateurs, connus en Occident sous le terme générique “balafon”. Il s'est répandu dans certains pays d'Amérique latine par le biais du commerce triangulaire.

Le marimba se compose d'un cadre sur lequel sont fixées des lames de bois (padouk ou palissandre) formant un clavier chromatique. Des résonateurs tubulaires en métal (autrefois en bambou) placés sous chaque lame contribuent à amplifier les harmoniques et la résonance. Le marimba peut être joué par une à quatre personnes disposées côte à côte, chacune munie de deux maillets, pouvant donc jouer ensemble jusqu'à seize notes simultanées !

Titre : Palimpseste final.

Lieu : Lyon. Durée : 04:15. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Tambour de bois

Cet instrument dérive des tambours de bois africains et océaniens utilisés autrefois pour communiquer sur de grandes distances grâce à un vocabulaire et une syntaxe propres à chaque ethnie.

Titre : Rythme & Grogne.

Lieu : Lyon. Durée : 03:56. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Xylophone

Le xylophone, à l'instar du marimba, dérive des xylophones africains avec ou sans résonateur, connus en Occident sous l'appellation “balafon”. Il se compose d'un cadre sur lequel sont fixées des lames de bois formant un clavier chromatique*. Des résonateurs tubulaires disposés sous les lames amplifient les harmoniques et augmentent la résonance. Les lames sont percutées avec des maillets ou des baguettes de différentes duretés selon la sonorité recherchée.

Titre  : Oiseaux Extatiques.

Lieu : Lyon. Durée : 01:57. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.



Clavier minéral individuel

Les “claviers minéraux” existent selon deux versions : pierre et métal. Les lithophones, sous forme de clavier de lames de silex juxtaposées, ont peut-être existé au Paléolithique supérieur, mais sans que l'on puisse aujourd'hui encore l'affirmer. Des recherches sont en cours. Ils ont en revanche existé au centre du Viêt Nam chez les peuples forestiers. Quant aux claviers de métal, ils sont pléthores en Asie du Sud-Est tant continentale (Cambodge, Thaïlande, Laos) qu'insulaire (Java, Bali…).

 

Carillon tubulaire

Le carillon tubulaire, aussi dénommé cloche tubulaire ou cloches d'orchestre, de l'anglais tubular bell, est constitué d'une série de tubes de laiton dont le diamètre varie entre trois et quatre centimètres. Ils sont regroupés en une série chromatique d'une octave et demie.

Les tubes sont habituellement frappés par un marteau à tête en plastique ou en cuir, mais on peut aussi employer d'autres outils allant de la mailloche aux baguettes de timbales en bois, en peau ou en mousse. Les cloches sont frappées dans leur partie haute, ce qui nécessite, pour les plus grands instruments, une chaise ou, dans le cas de musiciens de petite taille, une plateforme élévatrice. Cet instrument a été inventé pour reproduire, au sein d'un orchestre symphonique, le son des cloches d'église tout en contournant les contraintes d'encombrement et de poids.

Le carillon tubulaire est utilisé dans des œuvres symphoniques telles que la Symphonie Fantastique de Berlioz (Songe d'une Nuit de Sabbat), la marche Liberty Bell de Sousa ou l'Ouverture 1812 de Tchaïkovski.

Titre : 4 heures moins le quart. 

Lieu : Lyon. Durée : 01:40. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Cencerros

Ce carillon de treize cloches de vache montées sur un cadre composent une gamme chromatique. Il permet à un seul musicien de jouer des mélodies écrites ou improvisées. Les cloches sont percutées tant à l'extérieur qu'à l'intérieur avec des maillets ou des baguettes.

Titre : Suonailles. 

Lieu : Lyon. Durée : 02:38. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Crotales

Le terme crotale évoque à la fois le serpent et les cymbales ou cymbalettes de l'Antiquité. Ces disques de bronze chromatiques, vissés sur une armature de métal, s'éloignent toutefois de la conception de l'instrument original. Le musicien joue ici avec divers outils : deux mailloches, deux maillets puis deux archets.

Titre : Sounds & Vibrate.

Lieu : Lyon. Durée : 02:24. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Glockenspiel

Le glockenspiel est composé de lames de métal mises en vibration à l'aide de baguettes. En allemand, Glockenspiel signifie carillon (litt. “jeu de cloches”), cet instrument étant à l'origine composé de clochettes. Cet instrument se trouve à la croisée des xylophones (végétaux) par sa structure et des lithophones par sa matière (minérale). On trouve, dans tout l'Asie du Sud-Est, des claviers à lames de bronze ou de fer, comme les gamelan indonésiens ou le roneat dek រនាតដែក khmer.

Titre : Métalclair.

Lieu : Lyon. Durée : 02:05. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Lithophone

Les lithophones fascinent les Hommes depuis des dizaines de milliers d'années. Il est aujourd'hui attesté que certaines draperies de calcite des grottes ornées ont été percutées par les Hommes du Paléolithique, certaines en association avec les peintures rupestres leur faisant face. L'ethnographie offre par ailleurs nombres d'exemples d'usages profanes ou religieux de ces idiophones naturels. GeoZik a consacré un PAE, Lithophones d'hier et d'aujourd'hui, à ce sujet. Les musiciens pratiquant la musique savante occidentale n'ont pas résisté, eux non plus, à l'appel des sirènes acoustiques de cet instrument multimillénaire. Ici, des lames de pierres, taillées et accordées, composent un clavier ; les deux supports positionnés sous chacune d'elle, le sont aux nœuds de vibration, soit aux 2/9 de la longueur totale.

Titre : Lithonie.

Lieu : Lyon. Durée : 01:52. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Sansula

La Sansula dérive de la sanza, du mbira et du kalimba d'Afrique subsaharienne, instruments appelés “piano à pouces” par les colons européens. Elle a été inventé plus ou moins accidentellement en 2001 par Peter Hokema, créateur de la marque éponyme. En jouant d'un kalimba posé sur la membrane d'un tambour sur cadre, son inventeur se rendit compte du potentiel de la combinaison des deux instruments. Il créa alors un instrument hybride composé d'un cadre, tendu d'une peau supportant une petite planchette de bois sur laquelle sont fixées les lames.

Ici, le musicien joue à la fois de manière standard sur les lames de métal tout en percutant occasionnellement la membrane.

Titre : Rhythmescape#15.

Lieu : Lyon. Durée : 02:47© Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Vibraphone

Le vibraphone consiste en un cadre surmonté d'un clavier chromatique fait de lames de métal sous lesquelles se trouvent des résonateurs tubulaires en aluminium ou en matière synthétique. Il couvre généralement trois octaves. Une bande de feutre, placée sous les lames, permet d'étouffer la résonance naturelle du métal. Maintenue au contact des lames par des ressorts, elle peut être abaissée par une pédale, afin de laisser vibrer les lames, un peu comme sur un piano, à la différence près que sur un vibraphone, il faut actionner la pédale avant de jouer la lame pour qu'elle puisse vibrer librement.

L'une des spécificités du vibraphone, à l'origine de son nom, est la présence d'un système de trémolo (variation alternative du volume sonore, et non “vibrato” qualifiant une variation de la fréquence initiale du son). Dans le cas du système dit “à ailettes”, chaque tube est doté d'un clapet actionné par un moteur, dont l'ouverture et la fermeture produisent le trémolo. La vitesse d'oscillation est ajustable grâce à un variateur de vitesse.

Titre : Lande.

Lieu : Lyon. Durée : 03:28. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Vibraphone & Marimba

L'assemblage sonore bois/métal existe depuis des siècles en Asie du Sud-Est dans les orchestres tels le hsaing-waing birman ou le pin peat khmer. Dans cette zone géographique, il peut être considéré comme la cohabitation entre la musique populaire (bois, bambou) et aristocratique (bronze, fer, voire, plus rarement, verre comme à la cour royale de Thaïlande).

Titre : La Java de Gigi.

Lieu : Lyon. Durée : 02:34. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.



Gongs

Gongs thaïlandais

Les gongs sont une invention asiatique. On les trouvent originellement en Asie du Sud-Est et en Chine. Tous les élément utilisés ici sont des gongs à mamelon fabriqués en Thaïlande. Ils sont montés sur trois cadres : deux verticaux et un horizontal. Ce type de configuration n'existe pas en l'état dans la musique traditionnelle d'Asie. On trouve en revanche des claviers de gongs bulbés dans les gamelan indonésiens et des gongs suspendus verticalement en Asie du Sud-Est continentale. Voir nos deux PAE : Gongs du Laos et Viêt Nam - L'espace de la culture des gongs.

Titre : Thaï.

Lieu : Lyon. Durée : 03:33. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Gongs thaïlandais & cymbalettes

Cet ensemble atypique se compose de gongs et de cymbalettes de bronze d'origine thaïlandaise. En Asie, ces deux instruments ne sont jamais disposés ainsi. Certaines cymbalettes sont posées sur leur rebord, d'autres sur le mamelon, offrant ainsi deux types de résonances, respectivement courte et longue.

Cette improvisation répond à un canon musical contemporain. Certains musiciens asiatiques vivant dans les pays où l'on jouent encore ces instruments de manière traditionnelle, se tournent parfois, eux aussi, vers ce type de pratique musicale.

Titre : Cymbalosol.

Lieu : Lyon. Durée : 04:02. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Tam tam

Le tam tam est un large disque de bronze à bords relevés. Il est traditionnellement en usage dans la musique chinoise. Sa spécificité acoustique est d'émettre un son indéterminé, composé d’un spectre fréquentiel ne permettant pas d’identifier une note précise.

François-Joseph Gossec l'utilisa pour la première fois en Europe en 1791 dans sa Marche funèbre, composée à l'occasion de mort d'Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau. Par la suite, il a notamment été utilisé dans le Requiem en do mineur de Luigi Cherubini, en 1793 dans Roméo et Juliette de Daniel Steibelt et, en 1807 dans La Vestale de Gaspare Spontini. Apprécié par les compositeurs occidentaux pour son effet dramatique, il a été introduit parmi les percussions de l'orchestre symphonique au XIXe siècle. C'est ainsi qu'Hector Berlioz y a eu recours, dans la Grande messe des morts, dans la Damnation de Faust, dans la Marche funèbre, pour la dernière scène d'Hamlet (troisième volet des Tristia) et dans Les Troyens. 

De même, au XXe s., Claude Debussy l'utilisa dans La Mer, et Maurice Ravel, dans La Valse et dans son Boléro.

Ici, Benoît Cambreling nous offre une improvisation dans laquelle il utilise une baguette métallique, un maillet et une mailloche.

Titre : Mahamuni.

Lieu : Lyon. Durée : 03:09. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.



Cloches et grelots

Bell tree

L'arbre à cloches (bell tree en anglais) est une invention asiatique. On le trouve aujourd'hui encore en Inde, en Chine, en Corée du Sud et au Japon où il est utilisé, selon le cas, dans les cultes hindouistes et bouddhistes. 

La pièce interprétée a été intitulée “Hommage aux Khmers” car cet outil sonore a été utilisé par les Khmers angkoriens hindouisés. Notons au passage que GeoZik a réalisé, durant douze ans, la plus grande étude jamais menée sur l'arbre à cloches angkorien du Cambodge, incluant l'iconographie et les objets issus des fouilles archéologiques et fortuites. Ce qui différentie fondamentalement ce dernier de l'arbre joué ici par Jean-Luc Rimey-Meille, c'est l'axe sur lequel sont montées les bols sonores ainsi que leur nombre. Les arbres à cloches d'Asie du Sud-Est, anciens et contemporains, sont généralement limités à cinq ou six éléments sonores.

Titre : Hommage aux Khmers.

Lieu : Lyon. Durée : 02:15. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Bols chantant

Les bols chantant — dit tibétains — sont en réalité des bols de bronze autrefois utilisés en Asie pour manger ou cuisiner. Ils sont une invention récente due à quelques commerçants rusés du quartier touristique de Kathmandu (Thamel, Népal). GEOZIK a même rencontré son inventeur ! Ils n'ont aucune réalité musicale ni même simplement sonore chez les bouddhistes tibétains. Dans une communication personnelle, l'ethnomusicologue feu Mireille Helffer, qui a consacré une partie de sa vie aux instruments de musique des monastères bouddhistes tibétains, est formelle quant aux non usage musical de ces objets. Ils sont devenus l'objet d'un commerce matériel et “spirituel” mondial, fleurissant entre les mains de gourous parfois peu scrupuleux…

Dans le cas de notre vidéo, ces deux musiciens improvisent en combinant diverses techniques de frappe et de frottement, certaines même quasi inédites.

Titre : Sound Garden Landscape.

Lieu : Lyon. Durée : 04:10. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Cloches

Cloche à vache métallique de forme variable (tubulaire, conique, parallélépipédique…) à battant externe jouée avec des baguettes produisant un son ample et résonnant. Ici, sur trois cloches de hauteurs différentes, les deux musiciens produisent une polyrythmie construite rappelant celle, aléatoire, des troupeaux de vaches des alpages.

Titre : Rhythmescape#3.

Lieu : Lyon. Durée : 01:06. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Grelots

Les grelots de bronze sont attestés en Asie à l'époque protohistorique. Ils sont, à ces époques lointaines, utilisés par les propriétaires d'animaux domestiques pour identifier leurs bêtes et donner du panache à leur monture (chevaux, dromadaires, bovins…). Au fil du temps, cet usage a perduré. Les grelots sont également utilisés, en Asie et en Europe, comme éléments sonores des danseurs-euses.

Des grappes de grelots font désormais partie des outils sonores utilisés dans divers types de musique. Quelques compositeurs de musique savante occidentale les ont intégré dans leurs œuvres comme Gustav Mahler dans sa Symphonie n° 4.

Titre : Rhythmescape#6.

Lieu : Lyon. Durée : 01:35. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.



Idiophones divers

Castagnettes & cuillères

Les castagnettes consistent en deux coquilles de bois dur surmontées d'une oreille, percée, selon les modèles, de deux ou trois trous. Ces deux coquilles sont reliées par un cordon de manière à ce que les faces creuses s'entrechoquent. La concavité des deux éléments diffère : la hembra (femelle) est plus aiguë, tandis que la macho (mâle) possède un son plus grave. Afin de les identifier facilement, la hembra possède généralement une petite encoche taillée sur le bord supérieur de son oreille. Les castagnettes d'orchestre sont montées sur manche ou sur planche avec des charnières. Les premières sont secouées, les secondes percutées à la main.

Les cuillères ou cuillers, de bois ou de métal, sont jouées par deux, placées dos à dos, dès lors qu'il s'agit d'ustensiles de cuisine. Leur pratique est attestée en Europe centrale, en Amérique du Nord et en Asie centrale. Afin d'en faciliter la préhension et la bonne exécution musicale, des fabricants proposent des cuillères solidaires. Les musiciens les plus zélés les frappent contre diverses parties du corps : jambe, genou, doigts ou encore devant la bouche.

Titre : Rhythmescape#1.

Lieu : Lyon. Durée : 01:41. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Chimes

Les chimes, ou bar chimes, se composent d'éléments sonores suspendus que l'on s'entrechoque. Ils peuvent être suspendus à une barre horizontale ou à des supports verticaux. Les matériaux employés sont de divers types : coquilles de noix, graines (entada, kénari, pangi), coquillages, nacre, bois, bambou, etc. L'entrechoquement des divers éléments produit un son plus ou moins cristallin sensé instaurer une atmosphère magique. De tels éléments sonores sont utilisés depuis longtemps en Asie à la fois pour rassurer celui qui les entend ou pour éloigner les esprits malins.

Titre : Dream Catcher.

Lieu : Lyon. Durée : 03:13.  © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Clave & Guiro

Les claves sont des bâton de bois aux origines géographiques multiples servant à marquer le tempo ou à créer des rythmes. On les rencontre, aujourd'hui encore, sous de multiples appellations vernaculaires, en divers points du monde.

Le guiro (güiro) est un racleur répandu dans les musiques afro-caribéennes. Il est originaire d'Afrique subsaharienne sans que l'on puisse attester d'une aire géographique précise. Il peut être en calebasse, en bois ou en métal. Si son usage est le plus souvent profane, il peut être aussi associé à des rituels (Indiens Tarahumaras, confrérie des chasseurs donso d'Afrique occidentale…).

Titre : Rhythmescape#4.

Lieu : Lyon. Durée : 00:55. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Crécelle

La crécelle est attesté dès le Moyen Âge en Europe où on l'utilisait pour avertir du passage de personnes atteintes de maladies contagieuses comme la lèpre ou la peste. De conception et d'utilisation simples, elle est à la fois un instrument populaire et un jouet enfantin. Le terme est attesté dès la première moitié du XIVe siècle.

Au Québec, sa puissance sonore était mise à profit par les femmes des agriculteurs pour appeler leur mari au champ avant la mécanisation de l'agriculture.

Carl Orff l'a utilisée dans son Carmina Burana n°14, In taberna quando sumus. Ici, Attilio Terlizzi et Jean-Luc Rimey-Meille simulent une désopilante pêche au gros !

Titre : La pêche au gros.

Lieu : Lyon. Durée : 01:16. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Flexatone

Le flexatone (parfois écrit flex-a-tone) est un idiophone métallique dont la particularité est de pouvoir moduler la note obtenue en courbant plus ou moins la plaque vibrante. L'effet est soit comique, soit inquiétant selon la partition. Son utilisation est répandue dans les bruitages de dessins animés. Il fut notamment utilisé par Aram Khatchatourian dans le mouvement lent de son Concerto pour piano avec un effet angoissant. Pierre Henry l'a aussi employé pour Variations pour une porte et un soupir.

Titre : Courbe.

Lieu : Lyon. Durée : 01:04. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Maracas

Les maracas sont des hochets à percuteurs internes très répandus dans la musique latine et antillaise. Leur existence conjointe dans les Amériques et en Afrique n'indique pas forcément que l'instrument ait été importé d'Afrique vers les Amériques durant la période coloniale. En effet, de nombreux récits d'explorateurs et de missionnaires confirment la présence antécoloniale de la maraca sur ce continent, décrivant des scènes de vie faisant appel à cet instrument.

D'après le Père José Gumilla, le mot maraca serait d'origine aruaco, peuple amérindien vivant sur les rives des fleuves Magdalena, Orénoque, et Amazone. Il écrit : « les aruacos sont des indiens intelligents et ils ont inventé la maraka ».

Dans Nus, Féroces et Anthropophages, publié en 1557, l'allemand Hans Staden, captif d'un peuple indigène du Brésil, relate l'existence de ce qui pourrait s'apparenter à des maracas. Il écrit : « Leur idole est une espèce de calebasse, environ de la grandeur d'une pinte ; elle est creusée en dedans ; ils y adaptent un bâton, y font une fente qui ressemble à une bouche et y mettent ensuite des petites pierres, ce qui produit un certain bruit quand ils chantent et qu'ils dansent. Ils la nomment tammaraka. »

Malgré une apparence simpliste, le jeu des maracas relève, en Amérique latine, d'une technique virtuose nécessitant une longue expérience.

Titre : Graines.

Lieu : Lyon. Durée : 00:44. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Triangles

Le triangle est constitué d'une barre métallique de section circulaire pliée en deux points, de manière à former… un triangle ! Il est suspendu ou tenu à la main. Sa dimension détermine la hauteur du son. Les petits triangles font une vingtaine de centimètres de côté, les plus grands jusqu'à 30 ou 40 centimètres. Sa sonorité cristalline et aiguë lui permet d'être entendu même lorsqu'il est joué dans un orchestre. Son usage est attesté dès le XIVe siècle.

Entre les mains d'Attilio Terlizzi et de Jean-Luc Rimey-Meille, le triangle devient soudain un instrument soliste.

Titre : Rhythmescape#8.

Lieu : Lyon. Durée : 01:28.  © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Vibraslap

Un vibraslap se compose d'une poignée en métal en forme de U avec d'un côté une boule de bois et de l'autre, une caisse de résonance, en bois également. L'instrument se tient fermement par la poignée ou se fixe sur un support. Le fait de frapper la boule ou d'appuyer dessus avant de la relâcher brusquement, provoque une vibration le long de la poignée qui se transmet à la caisse de résonance et provoque une stridulation plus ou moins puissante. Cet instrument a été utilisé par les bruiteurs de films comiques pour sa sonorité amusante.

Titre : Slap.

Lieu : Lyon. Durée : 00:47. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.


 

Wood blocks & temple blocks

Les temple blocks sont originellement des tambours à fente monoxyles utilisés en Chine, au Viêt Nam, en Corée et au Japon pour rythmer la scansion des prières. Dans les temples, il en existe de diverses tailles, d'une dizaine à une soixantaine de centimètres de diamètre.

Ici, leur taille, leur forme et le matériau (bois de diverses densités, matériau de synthèse) leur confèrent différentes hauteurs et couleurs sonores.

Titre : Monsieur du Bois.

Lieu : Lyon. Durée : 00:26. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2024.